Communiqué


1 Février 2007

Soirée des victimes

Jeudi 1er février 2007, à 20.45, : Venez nombreux à la soirée des victimes co-organisée par S.O.S. Attentats, S.O.S. Terrorisme, Ensemble Contre la Peine de Mort, Amnesty International France, et l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture France à l’occasion du 3ème Congrès mondial contre la peine de mort qui se tiendra à Paris du 1er au 3 Février 2007.

Cette soirée, "Paroles de victimes et d'anciens condamnés", se tiendra à la Cité Internationale Universitaire de Paris, 17 boulevard Jourdan, 75014 Paris (RER B Cité Universitaire – Bus 21, 67, 88, Tramway T3 Cité Universitaire)

Co-présidée par Françoise Rudetzki, Déléguée générale de S.O.S. Attentats, S.O.S. Terrorisme et Renny Cushing, Directeur exécutif de Murder Victims’ Families for Human Rights, cette soirée sera animée par Marc Zarrouati, Président de l’ACAT France.

Lors de cette soirée, des victimes confrontées de près ou de loin à la peine capitale témoigneront de l’impact incommensurable que celle-ci a eu sur leurs vies.
On entend par "victimes", les victimes d’agressions criminelles, d’actes de terrorisme, leurs familles et leurs proches qui refusent la peine de mort pour leurs agresseurs, les personnes innocentées après avoir été condamnées à mort, ainsi que les familles et les proches des condamnés à mort exécutés.
Les familles de victimes de meurtres opposées à la peine de mort, souffrent de leur incapacité à empêcher un châtiment qu’elles perçoivent comme injuste, et qu’elles ne veulent pas voir appliquer au nom du proche qu’elles ont perdu.
Ceux qui ont été condamnés ont, bien évidemment, enduré le choc immense de cette sentence. Choc d’autant plus violent lorsqu’ils sont innocents !
Par ailleurs, les familles, les proches d’un condamné exécuté subissent une perte terrible infligée par l’État ; tout particulièrement les enfants qui en resteront marqués pour toujours.
Les témoignages humanistes de cette soirée mettront en lumière la violence intrinsèque de tout ce qui touche à la peine de mort, sa cruauté comme sanction, son application arbitraire, son caractère discriminatoire en fonction de la couleur de la peau, de la religion, de l’appartenance à une minorité ou à une classe sociale défavorisée, et les ravages psychologiques et sociologiques, directs autant qu’indirects, qu’elle fait supporter aux personnes qui y sont confrontées.

Témoigneront lors de cette soirée :

Jean-Claude et Annick Brocheriou (France) qui ont perdu leur fille Véronique Brocheriou âgée de 26 ans dans l’attentat du 25 juillet 1995 à la station de RER Saint-Michel à Paris. Ils sont aujourd’hui membres de l’association S.O.S. Attentats, S.O.S. Terrorisme, qui soutient la lutte contre la peine de mort.

Alain Boulay (France) suite au viol et à l’assassinat en 1988 par un récidiviste de sa fille âgée de 10 ans, il est intervenu à maintes reprises sur la question de la répression des infractions sexuelles. Il s’est ainsi opposé au rétablissement de la peine de mort en France.

Jeanne Bishop (Etats-Unis) est avocate et membre de Murder Victims' Families for Reconciliation, association opposée à la peine de mort. Sa sœur âgée de 25 ans a été assassinée en 1990.

Antoinette Chahine (Liban) qui a été condamnée à mort au Liban, en janvier 1997, à l’âge de 26 ans, pour un meurtre qu’elle n’avait pas commis, mais dont les aveux lui avaient été extorqués sous la torture. Le Liban n’exécutant pas les femmes, sa peine fut commuée en prison à perpétuité. Suivent cinq ans d’enfermement. Rejugée, elle est finalement innocentée le 24 juin 1999.

Renny Cushing (Etats-Unis) directeur exécutif de l’association Murder Victims’ Families for Human Rights (Association des familles de victimes de meurtres), qui s'est engagé dans la lutte pour l'abolition de la peine de mort il y a 16 ans lorsque son père a été tué en présence de sa mère. L’association regroupe des membres de familles de victimes de meurtres et des membres de familles de condamnés à mort exécutés opposés à l’exécution de la peine de mort.

Tamara Chikunova (Ouzbékistan) qui a vu son fils Dmitrij condamné à mort en 1999 sur la base « d’aveux » obtenus sous la torture et exécuté le 10 juillet 2000. Il avait 29 ans. Tamara Chikunova a alors décidé de fonder l’organisation non gouvernementale Mères contre la peine de mort et la torture avec d’autres femmes qui comme elle ont perdu leurs enfants dans une exécution capitale.

Joaquin José Martinez (Etats-Unis), citoyen espagnol, condamné à mort en 1996 pour le meurtre du fils du shérif de Brandon, en Floride. Toutes les preuves scientifiques le donnaient pourtant innocent. Il passera trois ans dans le couloir de la mort, avant que son deuxième procès ne révèle de graves erreurs judiciaires, auxquelles se sont ajoutés faux témoignages et manipulations de preuves. José Joaquin Martinez est libre depuis le 7 juin 2001.

Edward Edmary Mpagi (Ouganda) qui a été arrêté en 1981 et condamné à mort pour un meurtre qu’il n’avait pas commis. Sa famille s’est battue pour sa libération en démontrant que l’homme, que Mpagi était accusé d’avoir tué, était toujours en vie. Durant sa détention, Mpagi forma un groupe de prière et apprit à ses codétenus à écrire et à lire. Depuis sa libération en 2000, il est devenu un fervent défenseur de l’abolition de la peine de mort.

Sakae Menda (Japon) arrêté en 1949 pour un double homicide qu’il n’a pas commis. A la suite de confessions extorquées sous la torture et d’un procès bâclé, Sakae Menda est condamné à mort. Tenace, il obtient la révision de son procès en 1983. Déclaré innocent après 34 ans d’incarcération, il devient, à 58 ans, le premier condamné à mort japonais à être libéré. Aujourd’hui âgé de 79 ans, Sakae Menda est, dans l’archipel, une figure de proue de l’abolitionnisme.

Bud Welch (Etats-Unis) est le Président de Murder Victims' Families for Human Rights et membre du Comité directeur de la National Coalition to Abolish the Death Penalty. Sa fille, Julie, est morte dans l'attentat terroriste d'Oklahoma City, en 1995. Il s'est prononcé contre la peine de mort pour les auteurs de cet attentat et est devenu un fervent partisan de l'abolition.


A la suite de ces témoignages, vous aurez la possibilité de réagir, de poser des questions aux intervenants, ou de partager vos propres expériences.
Un temps spécifique sera consacré à cet échange. La parole sera à vous !


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